galerie De la Tasmanie à Melbourne (extrait #2)

Même si le dernier article parlait de deux mois avec les diables, j’ai en fait passé trois mois en Tasmanie. C’est d’ailleurs là que je suis restée le plus longtemps en Australie.

C’est la plus grande île du pays, et un Etat à elle toute seule. A la question « tu reviens quand en Australie ? », j’ai bien été obligée de répondre « mais je suis toujours en Australie ! ». Dans l’article précédent, vous avez vu un aperçu de Cradle Mountain et de sa faune. Mais c’est une toute petite partie de la Tasmanie.

Ici, je ne sais pas s’il y a plus de vaches que de moutons ou plus de moutons que de vaches, mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a beaucoup de vaches, et beaucoup de moutons. En revanche, c’est aussi la capitale mondiale du nombre d’animaux sauvages morts sur les routes…

C’est malheureusement la première image que j’ai eue en débarquant du ferry, et je n’ai jamais réussi à m’en défaire. Alors que j’attendais d’être ici avec impatience depuis plus de huit mois, le voyage a pris un goût amer et je n’ai pas pu apprécier la beauté de l’île à sa juste valeur. Il faut dire que les routes ici sont très dangereuses. Souvent étroites, jamais droites, la plupart du temps avec une limitation de vitesse beaucoup trop élevée pour la configuration des lieux, et pourtant rares sont ceux qui s’y limitent.

Et la Tasmanie a également un relief très prononcé. A Hobart, certaines routes semblaient être verticales. Dans tout le reste de l’État, on passe son temps à monter et descendre d’une colline à une vallée puis à une montagne. Un caillou géant en quelque sorte.

Pour atteindre ce caillou, deux solutions. Venir en avion, ce qui est le plus simple et le plus rapide, mais qui implique de louer ou emprunter une voiture à l’arrivée. Venir en ferry, seul moyen d’importer sa propre voiture, mais la traversée du détroit de Bass dure 11h et croise les Quarantièmes Rugissants. Une seule chose est sûre, il est impossible de visiter la Tasmanie sans voiture.

N’ayant pas le choix et malgré le mal de mer, j’ai embarqué sur ce bateau qui aurait pu être mon pire cauchemar. J’avais choisi de voyager de nuit, ce qui me donnait la possibilité de louer un lit et non de voyager assise. Je ne m’y attendais pas, mais c’était le lit le plus confortable que j’ai eu dans tout le pays. Et le ferry est vraiment un navire luxueux finalement, où tout est fait pour se sentir bien. J’aurais presque apprécié dites donc !

Tasmanie, Nord-Est

A peine arrivée, j’ai pris la route de Launceston, deuxième ville de Tasmanie. La ville est très sympa et ce qui l’entoure aussi. La North Esk River et la South Esk River s’y rejoignent pour former la Tamar River qui se jette plus loin dans le détroit.

Juste avant le confluent, la South Esk River traverse un lieu emblématique de Launceston, la Cataract Gorge. Encore un endroit qui vaut le détour, c’est très joli. Et après le confluent, la Tamar River hydrate la Tamar Valley, très verdoyante et lieu d’élevage de nombreuses vaches laitières dont les produits sont envoyés dans tout le pays.

Tasmanie, côte Est

Pour rejoindre ensuite Hobart depuis Launceston, on peut prendre une route directe ou longer la côte Est. Plein de choses à voir le long de la côte ! Un peu déçue et ayant trouvé un passager inattendu, je n’avais cependant pas forcément envie de trop m’attarder.

Je me suis donc contentée de Binalong Bay au Nord, puis St Helens et Bicheno, bien que la côte soit réputée pour sa Bay of Fires et ses parcs nationaux. Binalong Bay donne quand même un léger aperçu de ce que peut être la Bay of Fires.

Mais comme je disais, je n’étais pas totalement seule à un moment. En effet, moins exotique que le bébé kangourou, j’ai trouvé sur la route un… lapin ! Importés en Australie, ils font des ravages et causent de sérieux problèmes écologiques. De nombreux programmes d’éradication ont été lancés à travers le pays. En Tasmanie, la myxomatose a été volontairement répandue par le gouvernement pour espérer venir à bout de ceux qui sont ici des nuisibles car ne sont pas à leur place. La faune australienne ne méritait pas l’existence de lapins sur son territoire. Tout comme ils ne méritent pas de mourir dans la souffrance dont j’ai été témoin avec celui que j’ai récupéré. Celui de la photo est en parfaite santé, pour le plus grand malheur du reste de la faune, mais ce n’est pas le cas de celui dont je parle. Il était aveugle tellement ses yeux étaient collés, pouvait à peine respirer et se déplacer, et restait planté au milieu de la route. Evidemment, c’était un dimanche à 14h, donc impossible de trouver un vétérinaire pour abréger ses souffrances. Et je suis faible pour le faire… Quelques heures plus tard, il a fini complètement paralysé, a commencé à convulser, à hurler comme je n’aurais jamais cru un lapin capable de hurler, et est finalement mort dans cet état de stress extrême. Si seulement l’Homme pouvait être moins con et voulait moins tout contrôler, il serait bien qu’on arrête d’introduire ou de faire disparaître des espèces. La nature se débrouillait très bien sans nous, alors essayons de réparer les dégâts mais arrêtons d’en provoquer de nouveaux.

Tasmanie, Sud-Ouest

Le tiers sud-ouest de l’État est une gigantesque zone sauvage, qui se prolonge jusqu’à Cradle Mountain. La forêt y est dense, les lacs nombreux. Un extraordinaire écosystème relativement protégé par son isolement. En parlant de gigantisme, le lac Pedder était un simple lac jusqu’à l’installation de barrages qui ont fait de lui le plus grand lac d’eau douce du pays. Avec son voisin le lac Gordon, ils contiennent plus de 37 fois le volume d’eau de la baie de Sydney. Le paysage a été très légèrement modifié depuis la mise en place de ces barrages…

Tasmanie, centre-Nord

Des montagnes du centre, il reste quelques éléments quand on remonte vers les collines et falaises de la côte Nord. C’est aussi dans ce coin que se trouve le sanctuaire créé par le soi-disant spécialiste mondial des diables de Tasmanie. Je me méfie maintenant de ce genre d’appellations en Australie, même si je ne peux pas mettre en doute son travail étant donné que je ne le connais pas vraiment. Certaines aberrations ressortent quand même de la visite du parc, que je ne recommande pas. Si vous allez en Tasmanie et voulez voir des diables, allez à Devils@Cradle, c’est un lieu sûr.

Tasmanie, côte Nord

Quant à la côte Nord, le mieux est d’y aller fin septembre – début octobre. Ca vous permettra de voir la floraison impressionnante des tulipes de Table Cape ! Cette ferme de tulipes offre un panorama sublime depuis ses champs en direction de la mer.

Continuez ensuite vers l’Est et arrêtez-vous un soir à Burnie. Chaque nuit, une colonie de manchots pygmées revient le long du front de mer, et on peut les observer du coucher au lever du soleil si on le souhaite, il suffit d’être là.

Dernière aventure avant de quitter la Tasmanie, le Coast to Cradle Tasting Trail. L’aventure est culinaire cette fois. Bien que l’Australie n’ait pas de réelle gastronomie, je conseille d’y faire quelques arrêts bien choisis. On peut se procurer la carte des étapes proposées, et ainsi faire son choix. Le mien m’a amenée à beaucoup trop manger évidemment, et pourtant je n’ai dû faire qu’un cinquième du parcours complet. Petit déjeuner dans une ferme de framboises, déjeuner dans une fabrique de fromages, passage dans une cidrerie et un producteur de cerises, et « digestif » dans une chocolaterie. Je retournerais bien aux framboises…

Parenthèse sur Melbourne

De retour sur le continent et malgré l’urgence de vendre la voiture, je me suis accordé une dernière journée de visite de Melbourne et de ses environs. Tout comme le jour du voyage aller vers la Tasmanie.

Revenons jusqu’en septembre. Ayant entendu parler avec envoûtement d’une exposition sur les œuvres du peintre japonais Hokusai, j’ai fait en sorte de pouvoir y aller pour comprendre. Et c’était vraiment très joli. Le concept d’estampe japonaise ne m’est pas encore tout à fait familier, mais il a fait des merveilles et ça donne envie de s’intéresser à l’art japonais.

En revenant quelques mois plus tard, j’ai seulement retraversé la ville avant de prendre la route pour le sanctuaire de Healesville à l’Est de Melbourne, dont j’entendais également parler depuis un moment et qui m’a été chaudement recommandé.

Légèrement paumé au milieu de nulle part, mais bien pensé et très intéressant, il vaut le détour.

En parlant de détour et de lieux conseillés depuis longtemps, j’ai fini mes déambulations sans fin au bord d’une rivière cachée un peu plus loin. Plus d’un an que je comptais y aller, et ça valait le coup. Ça valait même le coup d’attendre un an !

Un printemps bien rempli, qui s’est pour ainsi dire achevé par la traversée du détroit de Bass dans l’autre sens. Bien qu’elle ait duré 5h de plus que prévu, la mer était parfaite et c’était une pure croisière durant laquelle je me suis reposée pour de vrai, pour la première fois depuis… longtemps.

Retour difficile à la réalité, où deux semaines intenses se sont enchaînées pour tout boucler avant de quitter le pays. Le plus gros morceau : vendre la voiture. Finalement je retournerais bien sur le ferry moi, c’était moins pénible…

6 commentaires

  1. Franchement, elle valait le détour cette expo! Du coup, Hokusai n’était pas un peintre mais surtout un dessinateur (même s’il était aussi peintre, et graveur). Les estampes sont des impressions reproductibles à l’encre.

    Une petite vidéo de présentation rapide (~3min) 🙂

    Et là, une vidéo expliquant tout le processus et les personnes impliquées (celle-là fait 15 min, mais ça vaut le coup d’oeil)

    Sinon, la Tasmanie ça a l’air super tentant/ En plus, il n’y a pas les moustiques du Queensland !!!

    Aimé par 1 personne

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