Avec un peu de retard, faute de connexion internet dans l’Outback australien…
Capitale d’Australie Occidentale, mais contrairement à l’Etat, la ville n’est pas immense. Malgré la fatigue, j’y suis arrivée dans les temps et sans encombres, et j’ai pu trouver rapidement quelques repères (la rivière et un endroit où dormir).
Comme dans toutes les villes que j’ai pu voir jusqu’à présent, l’accent mis sur la verdure est très fort. Peut-être même plus qu’ailleurs, car le Kings Park s’étend sur 400 hectares avec vue imprenable sur la skyline et la Swan River !
Mais en dehors de ce parc et de l’architecture anglo-saxonne que j’aime beaucoup, ce que je retiens surtout de Perth est son côté « un peu » sale et miséreux. Peut-être parce que la prochaine grosse concentration urbaine se trouve à presque 3000km, ou alors parce que la ville est plus petite donc tout le monde se retrouve au même endroit, mais la pauvreté de la rue se fait bien plus ressentir ici que sur la côte Est.
C’est donc bien plus agréable de rester à Kings Park, que je n’ai malheureusement découvert que tard et deux jours avant de partir. Ca fait partie des choses que je ferais différemment si je devais remonter le temps.
Même sans koalas (ils ne sont que sur les côtes Est et Sud), c’est un endroit agréable, reposant, parfaitement entretenu. Ils sont juste légèrement bizarres dans ce pays, car les jardiniers sont visiblement payés à tondre des feuilles mortes et de l’herbe déjà rase ! Ce n’est pas logique. C’est australien.
Enfin, je disais que j’étais arrivée dans les temps, parce que j’ai fait toute cette route depuis Adelaide avec une date butoir à l’horizon : une conférence de Jane Goodall ! Après l’avoir vue un bon nombre de fois en France, je voulais voir à quoi ressemble une de ses conférences à l’échelle internationale. On est un peu timides en France, les salles sont relativement petites, et il est assez simple d’avoir une place pour la voir. A l’étranger en revanche… Ca doit être encore plus impressionnant aux Etats-Unis où elle remplit des amphithéâtres d’universités énormes, mais ici c’était déjà d’un autre niveau !
Evidemment je suis arrivée un peu tôt donc il n’y avait encore que 4 personnes, mais on a fini avec 1700 personnes dans une salle de congrès pouvant en accueillir 2500. Bien différent des quelques centaines que j’ai vues dans nos plus grands événements (l’ayant rencontrée pour la première fois en 2010, j’ai raté une conférence exceptionnelle devant 1500 personnes en 2007).
Ce soir-là, elle nous a aussi annoncé qu’elle avait planté un bébé eucalyptus dans Kings Park la veille, preuve que la nature est à la portée de tous, et que chacun peut faire un geste. En tout cas, il n’a pas fallu qu’elle le dise deux fois pour que je me retrouve à chercher un (bébé) arbre dans une forêt… Haut comme trois pommes et demie, heureusement que les bénévoles de l’Office du Tourisme en avaient vaguement entendu parler et ont pu me trouver l’endroit approximatif et la photo de la plantation. Parce que pour trouver une brindille non identifiée d’environ 50cm de haut dans 400 hectares, bonjour la galère. Avec la photo il ne m’a fallu qu’une demie heure, et si je reviens un jour, je saurai quel arbre de 20m est devenu cette brindille !
Pour ceux qui ne la connaissent pas (ou ne me connaissent pas), Jane Goodall est probablement la plus grande primatologue du monde, ayant étudié les chimpanzés sauvages en Tanzanie pendant des décennies, mais surtout la personne la plus inspirante que je connaisse. A 83 ans, elle voyage toujours 300 jours par an pour éduquer les gens à la protection des animaux, de l’environnement et des hommes. Elle a laissé en Afrique la forêt qui coule dans ses veines pour se battre pour la protéger, et tout le monde devrait prendre la peine de venir l’écouter un jour, ou de lire un de ses livres. Ou tous, mais ils sont nombreux !
C’est elle qui a écrit ce qui est tatoué sur mon bras depuis deux ans, mais c’est aussi elle qui nous pose la question à tous : « Comment se fait-il que l’Homme, la créature la plus intelligente qui soit, détruise sa propre planète, son unique maison ? ».
Une journée avec l’animal le plus heureux du monde
Sur la côte Ouest, la faune est évidemment différente de celle de la côte Est, et pas seulement pour l’absence de koalas.
Il y a aussi un tout petit wallaby, le quokka, connu comme étant l’animal « le plus heureux du monde ». Evidemment ce n’est pas vrai (quoique, je n’ai pas demandé), mais cette réputation est due au grand sourire qui se forme quand ils relèvent la tête assez haut. Ils vivent en partie sur le continent, et en partie sur une île au large de Perth. Leur aire de répartition est relativement petite, et sur le continent ils sont assez difficiles à voir, donc direction le ferry pour Rottnest Island !
L’île a été nommée par les Néerlandais qui l’ont découverte, et « Rottenest » veut dire « nid de rats », car ils pensaient avoir trouvé un endroit infesté de rats. Il faut dire que de loin, ils ressemblent plus à d’énormes rats qu’à des wallabies. Mais ils sont extrêmement mignons, et voyant des gens tous les jours depuis tellement longtemps, ils sont partout, peu craintifs, et impossibles à manquer. Soit dit en passant, ce n’est pas une raison pour les nourrir !
Ne jamais nourrir un animal. Sauf si vous êtes soigneur animalier ; à ce moment-là, toujours nourrir les animaux… Mais dans la nature, ils se nourrissaient déjà avant que vous arriviez, et il y a de fortes chances qu’ils y arrivent toujours après votre départ. Ils n’ont pas besoin de nous, et pire que ça, la nourriture humaine est très très très souvent mauvaise voire toxique pour eux. Tant que j’y suis, pour info, les canards ne digèrent pas le pain… « Oui mais ils adorent ça ! ». Oui et alors ? Vous n’avez jamais adoré manger quelque chose de mauvais pour la santé ?
« Un animal nourri est un animal qui périt ». En anglais c’est nettement plus parlant, « a fed animal is a dead animal » !
Malgré les panneaux partout, les gens sont inconscients et sans gêne. Avec la fatigue de fin de journée, il a fallu que je me retienne d’étrangler une co****** qui donnait du pain de mie aux quokkas. Au lieu de lui refaire le portrait, j’ai récupéré et jeté le pain à la poubelle, au risque de me faire mordre ou griffer au passage, merci co******.
C’était quand même une bonne journée, sur une belle île dont j’ai parcouru un tiers en vélo en environ 2h, assez pour m’en souvenir en m’asseyant pour les 2-3 jours suivants. J’ai également été témoin de la totale folie d’un cacatoès, comme quoi ces oiseaux sont vraiment dans leur monde. Le temps d’être assez près, je n’ai pas pu filmer longtemps, mais c’était drôle une fois que j’avais compris qu’il ne se roulait pas par terre en agonisant !
Et les quokkas, même sans avoir vérifié leur réputation, donnent le sourire !
Merci quokka inconnu pour le petit bisou à la photographe qui nous fait si bien rêver avec tous ses reportages si passionnants.
C’est vrai qu’ils sont adorables ces jolis marsupiaux. 🙂
Et on ne dira jamais assez que les voyages forment la jeunesse : bel exemple à suivre que celui de Jane Goodall, autant par sa force que par son engagement à une cause aussi précieuse. Ne serait-ce pas la tienne également ? 😉
Gros bisous ma biche. ❤
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Toujours top tes photos Soso ! Tu pourras faire un livre sur l’Australie quand tu te poseras….ici ou ailleurs 🙂
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Super Kokkas, jolies tourterelles, formidales paysages ; mais le plus, c’est quand même ton bureau … Quand à ton atelier ou terrain de jeux, il semble infini et celà te ressemble bien. Bravo et bis, régale toi comme tu nous régale. Grosses bises – Ton père
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Une bien GRANDE DAME JANE GOODALL ! Tu en as fait des km pour suivre sa conférence (je comprends) !
Les quokkas sont vraiment familiers , on voit que les animaux sont protégés en Australie , il n’y a pas de chasseurs ?
Trop drôle ce cacatoès , il doit faire sa gym !!! ou alors il fait ça pour enlever des parasites , ou alors il a un petit grain !!!
Merci encore une fois pour ton récit , tu nous régales toujours ! Et garde le sourire comme ces adorables petits quokkas .
Gros bisous Mamie
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Il peut y avoir du braconnage parfois, mais pas sur beaucoup d’espèces, et certainement pas les kangourous et wallabies. Par contre les animaux sont protégés, mouiii…….
Et le cacatoès avait juste un grain je pense ! C’est un cacatoès !
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Super moments …. Merci !!
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